vendredi, décembre 28, 2012

LECTURE DU CONTE DE NOEL

Voici ci-dessous, quelques photos de la lecture du conte de Noël à Intra Muros en ce 15 décembre 2012 dans le cadre du calendrier de l'Avent des commerçants d'Intra Muros à Saint-Malo.



Et pour vous l'intégralité de ce joli conte que j'ai écrit spécialement pour l'occasion !


Le petit lutin qui avait du chagrin
 
D'après une idée originale de Claire, responsable du rayon chaussures enfants chez Bessec et écrite par Cynthia Luciaud auteur chez Plunvenn Editions.
 



 
 

Il était une fois un petit lutin qui avait du chagrin, beaucoup, beaucoup de chagrin. Pourtant, il avait tout pour être heureux. Il travaillait dans l'atelier du père noël et fabriquait les plus beaux jouets.

En ce moment, il était justement occupé à mettre au point une poupée qui serait capable de discuter comme une vraie personne avec la petite fille qui en serait propriétaire. Une poupée ravissante avec de jolies boucles blondes faites en cheveux véritables, des yeux pétillants de malice et ressemblant à s'y tromper à ceux d'une vraie petite fille. Elle portait une robe faite de dentelles précieuses de calais et de soie. Ses petits souliers étaient en cuir noir vernis et ressemblaient à cent pour cent à ceux que l'on pouvait acheter chez le célèbre chausseur de la croix du Fief, Bessec.

Le petit lutin épongea son front avec un  mouchoir. Il faisait  une chaleur incroyable sous les néons. De grosses larmes roulaient sur ses joues, il reniflait, pleurait, se mouchait et ne cessait de sangloter tout en travaillant.

Un des lutins qui travaillait à côté de lui s'approcha intrigué.

- Pourquoi pleures-tu mon ami ?
- Je n'aime pas travailler sur les jouets, répondit le pauvre petit homme tout en reniflant.
- Mais pourtant tu es si doué pour fabriquer des jouets. Je me souviendrai toujours du jour où tu as inventé ce camion trois en un qui faisait à la fois avion, camion et bateau. Le petit garçon qui l' a reçu à Noël a dit que c'était le plus magnifique des jouets qu'il a reçu.
- Oui c'est vrai mais je n'aime pas le bruit de l'atelier, les lumières me piquent les yeux, j'ai trop chaud sous les néons et puis j'en ai assez de tous ces jouets poursuivit-il en éclatant de nouveau en sanglot.  

C'est ainsi que son collègue navré de le voir toujours pleurer décida d'en parler au père noël. Ce dernier après l'avoir longuement écouté fronça les sourcils et convoqua sur le champ le petit lutin qui avait du chagrin.

- Puisque tu ne te plait pas à l'atelier des jouets, je te propose d'aller soigner mes rennes. Es tu d'accord  ? interrogea le père noël.

Le petit lutin accepta et commença dés le lendemain son nouveau travail. Le père noël avait chargé personnellement ses nouveaux compagnons de travail de prendre soin de lui, de le mettre à l'aise et de lui donner régulièrement de ces nouvelles.

 Cependant, le petit lutin continuait de pleurer tous les jours. Ses collègues ne savaient plus quoi faire pour qu'il prenne du plaisir et de la joie à s'occuper des rennes.

Le père noël rapidement averti, convoqua à nouveau le petit lutin dans son bureau.

 - On m'a prévenu que tu pleurais encore et toujours petit lutin. Qu'est-ce qui ne va pas cette fois ? Cela ne te plait pas de soigner mes rennes ? Ils sont pourtant si gentils !
 - Non, non et non sanglota de plus belle le petit lutin, je n'aime pas les brosser, je n'aime pas les nourrir et cela me dégoûte de nettoyer leur enclos. Non cela ne me plait pas du tout. Et il sanglota si fort que le père noël du se boucher les oreilles. 
- Bon, bon, mon cher petit lutin, tenta de le calmer le père noël,  je n'ai qu'un souhait lui expliqua-t-il, c'est que tu retrouves le sourire. Chaque lutin doit trouver sa place ici et faire ce qui lui convient le mieux.
- Oui gémit le petit lutin, je le sais bien, mais je n'aime ni fabriquer les jouets, ni être avec les rennes. 
- Sapristi grommela le père noël agacé et qu'aimes-tu donc faire alors ?   

C'est alors qu'avec un grand sourire, le petit lutin sécha ses larmes tout en annonçant  fièrement :  j'adore tricoter !  

- Tricoter ! s'esclaffa le père noël, saperlipopette, un lutin qui aime tricoter, ça alors ! Et qu'aimes-tu donc tricoter ?
- Des chaussettes, j'adore tricoter des chaussettes, des très grandes et grosses chaussettes  de toutes les couleurs et avec toutes sortes de laine, répondit le petit homme gaiement. 
- Hum, hum fit le père noël en se grattant la gorge. Il réfléchit de nouveau tout en lissant paisiblement sa majestueuse barbe blanche entre ses gros doigts potelés. J'ai une idée, que penses-tu de l'idée de tricoter des chaussettes spéciales noël pour les enfants ? Ils pourraient les accrocher vers la cheminée pour qu'on puisse les remplir de bonbons, de chocolats et de petits  cadeaux ? 
- Oui, oui s'écria le lutin en sautant de joie, il suffira juste de contacter nos distributeurs agréés un mois avant noël afin d'assurer le promotions de ces chaussettes. Je suis certain qu'ils trouveront l'idée géniale.

Le père noël serra la main du petit lutin et tout en lui tapotant le dos lui annonça : Petit lutin, te voilà promu responsable en chef de la fabrication de toutes les chaussettes de Père noël Land !

Et c'est ainsi que, depuis ce jour, le petit lutin qui avait du chagrin, ne connu plus jamais de peine. Il fut joyeux jusqu'à la fin de ses jours et vécu très longtemps en tricotant des chaussettes toutes plus originales les unes que les autres. On peut à présent en retrouver au pied des sapins et c'est aussi comme cela que naquît la  tradition d'accrocher une ou plusieurs chaussettes à noël dans sa maison.
 
 

 

Fin

 

MENDOZA DE CARINE GEERTS



 Ramón Calderón, ancien ouvrier agricole, est devenu le riche propriétaire d'une "Bodega" à Mendoza en Argentine.
Âpre au gain, brutal et jouisseur, il n'a qu'une passion dans la vie : la vigne.
Du moins, jusqu'à l'arrivée de Concepción, une jeune vendangeuse, dotée d'un corps aguichant et dont le cerveau cliquette comme un tiroir-caisse.
L'implantation du Groupe Financier d'Alfonso Carranza va perturber l'équilibre du milieu vinicole de Mendoza.
Bientôt les passions de l'argent vont se mêler à celles de la chair avec le cortège de grèves et de colères
...
 
Un roman qui démarre sur une divine idylle avec  Concepción qui fait tourner la tête de Ramón Calderón , riche propriétaire d'une "Bodega" à Mendoza en Argentine.
 
Entre chat et souris, cette idylle se tisse cachée à l'abri de tous dans un premier temps. Cependant, très vite Ramón Calderón  ne peut plus se passer de la belle et décide de tout quitter pour vivre avec elle.

 Il veut se libérer au plus vite de ses entraves et entreprendre les formalités de divorce de Faustina qui a vieilli plus vite que lui pense-t-il. Devant la silhouette avachie de Faustina, lui se sent fort et plein de sève, suffisamment fort pour quitter la "Bodega"  de Los Siesté. Il faut dire que Concepción a du répondant, sait faire grimper le désir en lui et il se laisse glisser avec elle dans un abîme de voluptés inconnues.

 Très rapidement, sur les conseils de son avocat, il met la Bodega en société anonyme constituée par des actions et vend une partie de celles ci à une société de Buenos Aires, composée uniquement de finances et de bailleurs de fonds. Ramon est furieux car il sait parfaitement que cet avocat arriviste se moque des centaines de milliers de ceps qu'il a amoureusement soigné, de cette belle terre arable, de ces sarments déjà lourds de promesses. Pour son avocat,  il n'y a que les comptes, les diagrammes, les rapports de rendements qui l'intéressent. Le Groupe d'Alfonso Carranza qui a racheté toutes les actions de la Bodéga a déjà des clients américains. Une filiale et désormais c'est à elle que va être destinée la totalité de la récolte. Les contrats sont  déjà passés. Industrialiser la production. Los Siesté va devenir une usine !


S'en suit une transformation des salariés vignerons en manoeuvres agricoles avec 10 hectares de vignes à faire valoir, suppression immédiate des avantages en nature, refus absolu d'élections de délégués du personnel. Les éventuels candidats devant être renvoyés immédiatement pour rupture de contrat !

 Pourtant, le bon vin ça se fait avec de bons ouvriers vignerons qui l'aiment mais les groupes ça n'aiment rien ni personne ....

 J'ai aimé cette histoire, celle de ce propriétaire de vigne corrompu par une amoureuse vénale, poignardé en plein coeur par ce groupe qui reprend son affaire en souhaitant uniquement des usines qui tournent avec des ouvriers qui savent à peine ce qu'ils fabriquent.  L'idée du syndicalisme est bien présente dans ce roman et elle doit rester une lutte incessante pour l'amélioration des conditions de vie des travailleurs. J'ai aimé ces hommes intègres qui se sont battus tout au long des 127 pages de ce livre pour que justice leur soit rendue. Pour que les conditions humaines de travail soient les mêmes qu'avant, pour que le respect de leur métier soit préservé. Sur fond de meeting, les ouvriers se battent face à un patronat rétrograde soutenu par un pouvoir complice. Mais les camarades marcheront main dans la main pour avancer vers leur destinée. Ce combat est le leur et Carine Geerts met vaillamment sa plume à leur service pour leur prêter main forte, voix hautement  revendicatrice et sens du devoir !


Quant à Concepción, elle a tissé sa toile d'araignée telle une veuve noire qui veut déguster son male après l'accouplement. Elle a réussi à faire démanteler la "Bodega"  et Ramón  possède à présent les millions de cette propriété qu'elle peut dépenser à sa guise. Il est LA pièce sur son échiquier et là encore, Carine le brillantissime auteur de ce roman,  dépeint avec brio le caractère machiavélique de cette jeune femme intéressée.


Pour Ramón, de son amour pour la vigne, le vin, il ne reste que cette femme fausse, égoïste, futile et dépensière qui ne s'intéresse à rien si ce n'est qu'à sa petite personne ....


 Je ne vous dirai pas  si l'amour  pour la vigne de Ramón lui permettra de se sortir de tous ces tracas qui s'accumulent, si l'amour qu'il a pour Concepción le poussera ou pas à enfin se sortir de tout cet embarras. Je ne vous dirai pas non plus si les ouvriers finiront pas être entendus, ni si la Bodega retrouvera sa qualité de fabrication, celle là même  qui fait jaillir de ces fûts tout l'amour de la terre et du vin que lui portent ces ouvriers qualifiés, amoureux et passionnés de leur travail ? 

Pour le savoir, il vous faudra vous plonger avec autant de plaisir que moi dans ce roman riche en émotions, dans cet éclatant roman comme Carine sait si bien les créer.

Vous l'aurez compris, ce livre m'a vraiment plu. Etant moi même petite-fille de vigneron , j'aime le vin pour toute la noblesse qu'il représente ; l'amour des terres bien soignées, de ces ceps amoureusement choyés pour en tirer le meilleur par la suite, une récolte rare et prometteuse.


Je ne connais que trop bien le don de soi, le temps, le travail que représente chaque étape de ce qui constituera plus tard une merveilleuse récolte et tous les enjeux qui se jouent à chaque instant et dont dépend le succès ou pas de ce futur vin ! Carine sait très bien tout au fil des pages nous communiquer son amour pour ces cépages. Le vin, cette boisson divine, noble et  source d'ivresse et ce livre, Mendoza qui  ouvre  notre esprit  au-delà de la raison.

 A lire absolument ! http://les-editions-brumerge.wifeo.com/mendoza.php

Commentaire de Carine Geerts en réponse à mon avis : « Merci Cynthia. "Mendoza" est une histoire à la fois romanesque, réaliste, économique et sociale. C'est aussi et surtout un combat syndical contre l'injustice, le pouvoir et l'argent. Encore un tout grand merci pour ton commentaire. Tu es géniale (sourire)... »