De gauche à droite : Cynthia Luciaud, Michel Rouillon, Catherine Weinzaepflen, Fadéla M'Rabet, Yvette, une amie des éditions des Femmes, Maria Louyer Présidente de l'ENSS.
Vendredi 31 mars 2006
Compte rendu de ma soirée littéraire
J’étais invitée par l’animateur Michel Rouillon à une soirée littéraire organisée par Environnement Nature de St Suliac. Elle se déroulait à la maison de la Rance à St Suliac.
Je remercie Michel Rouillon qui est un animateur incroyablement efficace. Il s’est montré enthousiaste et énergique tout au long du débat.
J’ai eu l’honneur de rencontrer le bras droit d’Antoinette Fouque, Michèle Idelo qui nous a parlé des éditions Des Femmes, de l’historique et de la création de cette maison d’édition et du mouvement MLF.
Site des Editions Des Femmes
http://www.desfemmes.fr/
Lors de cette présentation au public, j’étais en compagnie de Fadéla M’Rabet, une des premières féministes d’Algérie qui nous a présenté son dernier livre, le chat aux yeux d’or.
Tous ses écrits sont autobiographiques. Son style littéraire est très poétique. Dans ses écrits, elle dénonce la condition des femmes algériennes.
Elle est docteure en biologie, elle a été maître de conférences, praticienne des hôpitaux à Broussais-Hôtel-Dieu. Je l’ai trouvé érudite, profondément chaleureuse et j’ai été très émue et honorée d’être à ses côtés. Elle sait capter l’auditoire, captiver les regards. L’expérience et l’assurance chez cette femme à la très forte personnalité ne laissent aucunement indifférent. On l’écoute bouche bée. Elle a aussi une grande prestance.
Il y avait aussi à ma gauche après Michel Rouillon, Catherine Weinzaepflen , romancière et poète publiée de nombreuses fois par différentes maisons d’édition très connues, elle a reçu le prix France Culture en 1983 pour son livre Portrait et un rêve. Elle nous a présenté son dernier ouvrage, Orpiment
Orpiment est une fiction parlant d’Artémisia Gentileschi, une femme peintre née à Rome en 1593. Ce qui la lie à elle. La façon dont ce roman mêle écriture et peinture s’appuie sur des raisons intimes. Si elle n’avait pas écrit, Catherine aurait peint. Orpiment est une tentative d’écrire « l’écriture », une façon de supporter cette indécence.
J’ai commencé à lire un de ses premiers ouvrages, Farnésine, Jardins. Son écriture est révélatrice et d’un style très poussé et recherché. Son écriture est un concentré d’analyse personnelle d’une très grande qualité littéraire et philosophique.
Cette femme est discrète et posée. En dehors du débat, j’ai pu aussi l’aborder facilement et profiter de son expérience d’auteure pour lui poser des questions sur ses différentes œuvres littéraires et lui demander quelques conseils. Elle m’a encouragé et m’a dit avoir apprécié le style de mon écriture tout en me conseillant de mettre encore plus de *moi* en tant que femme, dans mes prochains écrits.
Et puis une femme qui m’a énormément émue ; j’ai pu discuter longuement de son livre après le débat, Michèle Ramond. Son œuvre, Voyage d’été, parle d’elle, une femme portant le corps mort de sa mère à travers le monde. Un voyage initiatique nourri par les grands mythes. La mort revêt à chaque instant un nouvel aspect. Ce texte d’une grande teneur poétique décline l’expérience de la mort au féminin. Michèle est normalienne, agrégée d’espagnol, docteure d’état, auteure de plusieurs ouvrages sur Federico Garcia Lorca, enseigne la littérature espagnole à l’université de Paris 8. Je l’ai trouvé vraiment chaleureuse, émouvante et captivante. Le courant entre nous deux est très bien passé.
Elle a une facilité d’élocution incroyable tout en restant accessible et humble. Nous avons entretenu après le débat une conversation hautement intéressante. Ses écrits sont comme elle, généreux, son écriture dense et fournie. On ressent une profonde analyse, une très belle philosophie personnelle. Le fil conducteur de ses pensées est surprenant d’intensité. Il nous captive nous poussant à savourer chaque phrase tout en retenant son souffle. En lisant son Voyage d’été que j’ai acheté, j’ai capté le fil conducteur de ses pensées. Ses larmes, ses frayeurs, son effort surhumain de résurrection du corps de sa défunte mère, tout est là. Son livre se lit très lentement, pas à pas car il est difficile de pénétrer toute la profondeur de son écriture tant elle est riche en tout point. Son écriture est un travail d’orfèvre digne d’une grande dame de la littérature sans aucun doute.
J’ai présenté et dédicacé le recueil Tant qu'il y aura des Femmes, reçu avec un grand succès par le public Malouin. Je l'ai présenté tel un bébé que j'ai porté au devant de mes futurs lecteurs, avec beaucoup d'amour.
L'animateur Michel Rouillon a dit au public que ce livre l'avait emballé. Il a dit aussi que c'était un livre à lire ! Il était très ému et on ressentait très bien son émotion passer au travers de sa voix.
Bien sûr je me sentais minuscule parmi ces femmes d’expériences et si talentueuses. Mais cette soirée m’a beaucoup enrichie et j’ai appris de ces grandes dames dont je me suis faite l’élève le temps d’un week-end. Le public était enchanté de cette rencontre de belles plumes et a lui aussi bien participé à cette soirée.
Lors de cette soirée, j’ai d’ailleurs rencontré dans le public « la Galvada Malouine », Karine Fougeray à qui j’ai acheté son recueil de nouvelles bretonnes, Elle fait des galettes, c’est toute sa vie.
De nombreux éditeurs étaient présents ainsi que journalistes, membres de l’association ENSS et sa présidente, Maria Louyer, elle-même déjà éditée aux Editions Des Femmes en 1973, des libraires de St Malo comme Le Porte-plume, librairie de St Servan et de très nombreux lecteurs et lectrices. Cette soirée, alliance de femmes et d’écriture, a passionné le public présent.
Voilà un petit résumé de cette soirée et en attendant de vous parler de mes deux séances de dédicaces le lendemain, je vous salue amicalement.
Cynthia Luciaud
4 commentaires:
La compagnie des "gens des belles lettres" est toujours un réel plaisir. J'aime aussi ces rencontres magiques où le monde de l'écriture nous décrit "le vrai" en mots innombrables.
une tr�s belle rencontre � laquelle tu as particip�. Je suis heureuse de te savoir sur le cheMain pour porter Haut ce recueil de Nouvelles.
*Avec toute ma tendresse*
Bonjour,
J'ai lu ce compte rendu avec beaucoup d'intérêt.
Je reviendrai aux nouvelles,
Bonne continuation et félicitations pour cette implication.
Martine ( auteur d'Alliance et liberté, un peu loin géographiquement de vous)
Bien amicalement
Ce genre de rencontre témoigne de tout l'intéret de ce projet ,reunir les gens sur des idées eternelles de combat pour la dignité humaine et la liberté intérieure grace à l'echange,la parole, l'ecriture... En te lisant je pensais au témoignage de la chanteuse Djura (du groupe "culte" berbère Djurdjura que j'aime énormement ) qui a ecrit elle aussi il y a qq années.Son récit témoigne de l'incroyable violence de ses propres fréres. Un parmi d'autres....Bisoux ***Phil"Ataraxian"***
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